Situation géographique Steinbach a été un petit district minier situé dans les Vosges du sud. La mine St Nicolas se situe au début d'un vallon (le Silberthal) à l'ouest du village de Steinbach (près de Cernay) L'entrée de la mine se trouve sur la place du Silberthal, qui été aménagée depuis une vingtaine d'années en aire récréative avec buvette, piste de quilles, piste de danse, terrain de pétanque, balançoires et toboggans et ceci par la société de musique de Steinbach.
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Historique du district minier de Steinbach Les premières traces, dans les archives, des mines de Steinbach remontent au XVème siècle, mais il est possible qu'il y a eu des travaux antérieurs. Au XVème et au XVIème siècle le bailliage de Cernay avait sous sa dépendance le village de Steinbach ainsi que les mines,(mines où l'on exploitait le plomb et l'argent ainsi que le fer et le cuivre),mais ce sont des mineurs venus des districts miniers d'Europe Centrale qui travaillent dans ces exploitations et qui appliquent leurs connaissances dans le domaine du travail minier (exhaure, traitement du minerai), ce qui permet de reprendre des travaux plus anciens. A partir du du milieu du XVIème siècle et jusqu'à la guerre de Trente Ans (1618-1648),l'activité fut intense dans toutes les mines vosgiennes. A cette époque les mines de Steinbach passèrent sous le contrôle de l'administration des mines de Giromagny. De 1612 à 1633 la mine Saint Nicolas est citée comme la plus productive de Steinbach et elle livrait un minerai en plomb et en argent de très bonne qualité : 45 à 64 livres de plomb et 1/2 à 1 loth d'argent (0.03% à 0.06%) par quintal de minerai. Le minerai était enrichi sur place puis transporté par chars à boeufs jusqu'à Giromagny, où le plomb servait à la séparation de l'argent. La guerre de Trente Ans (1618-1648) fut une période noire pour l'Alsace et bien sûr pour les travaux miniers qui furent détruits par les occupants suédois sous les ordres de Bernard Saxe Weimar (1633) Les mines de Steinbach n'échappèrent pas à ces destructions. Par la suite les exploitations furent précaires jusqu'en 1695 où les Mazarin, propriétaires de nombreuses mines dans les Vosges du Sud (depuis 1659), firent reprendre l'exploitation de la mine St Nicolas. Pour permettre l'exploitation en profondeur des filons, on installa des pompes. Mais rapidement un système de pompage plus performant sera mis en place et il comprendra: A l'extérieur une grande roue à eau (diamètre entre 8 et 9 mètres) mût par l'eau d'un étang situé en amont. Un jeu de perches, en sapin, faisant office de bielles et animées d'un mouvement de va et vient horizontal grâce à l'excentrique de la roue à eau. Après la dernière perche, une pièce en forme de triangle, fixée sur un axe, qui transformait le mouvement horizontal en mouvement vertical. Une série de pompe montées en cascade qui permettaient de pomper l'eau jusqu'à une profondeur de cent mètres.
La grande roue hydraulique fut préparée en pièces détachées à Giromagny (par des charpentiers spécialisés dans ce domaine), puis véhiculée par chars à boeufs jusqu'à Steinbach où des charpentiers la montèrent à l'entrée de la mine Saint Nicolas. L'installation de ce système de pompage montre l'importance de la mine Saint Nicolas car ce genre de pompage n'était installé que rarement dans les Vosges, de plus la roue pouvait éventuellement servir au bocardage (broyage du minerai). Durant cette période, 10 mineurs étaient occupés à la mine St Nicolas. Au début du XVIIIème siècle les mines de Giromagny furent arrêtées ce qui fait que la mine de Steinbach subit le même sort. A partir du milieu du XVIIIème siècle l'exploitation des mines de Steinbach fut chaotique, même sous la Révolution Française où une timide tentative de reprise eut lieu. Après la guerre de 1870-1871, l'Alsace fut annexée par la Prusse et à partir de 1874 on nota une reprise des travaux dans le secteur de Steinbach. Différents propriétaires exploitèrent une mine "Antonie" sur différents filons de Steinbach, dont celui de l'ancienne mine Saint Nicolas (Grosssilberthal). Par la suite une société prussienne " Brigitta " entrepris des travaux plus importants pour accroître la production. Un puits fut foncé, jusqu'à 35 mètres, sur la place du Silberthal, puis on installa une chaudière à vapeur, une cheminée de 30 mètres de haut, un chevalement et une machine d'extraction, par la suite on continua le fonçage du puits jusqu'à 65 mètres (1900).
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 Mineurs de Steinbach vers 1901
Mineurs de Steinbach (vers 1901 ?) devant (peut-être) le "Kaiserstollen"
Auteur inconnu |
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 Mine Brigitta à Steinbach (1902)
1902 - Mine "Brigitta" à Steinbach Bâtiments abritant les chaudières et la machine d'extraction, cheminées, chevalement du puits d'extraction.
Source : Depierre J. "Cernay, son passé, son présent - 1902" |
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A ce niveau on commença le percement de travers-bancs pour atteindre les différents filons - Silberthalrucken - Grosssilberthal - Kleinsilberthal et Legerstolle. Les filons atteignaient jusqu'à 0.60 mètres de puissance et étaient composés de galène argentifère avec accessoirement de la chalcopyrite dans une gangue de quartz ou de barytine. Le travers-banc vers le filon du Grosssilberthal (ancienne mine Saint Nicolas) recoupa des anciens travaux et au mois de mars 1902 lors d'un nouveau percement dans les anciens travaux une immense arrivée d'eau inonda la totalité des travaux, jusqu'à une hauteur de 8 mètres dans le puits d'extraction. Cet accident ne causa aucune victime, car suite aux différents percements dans les anciens travaux, les mineurs étaient devenus prudents et se regroupaient près de la cage d'extraction lors des tirs de mine. Les galeries furent dénoyées en une dizaine de jours et l'on retrouva à ce moment différents vestiges du système de pompage du XVIIème siècle. L'exploitation continua jusqu'à la fin de l'année 1902, puis la société " Brigitta " annonça la fin de l'exploitation, pour certainement différentes raisons; filons moins riches et trop d'eau. C'est le début de la fin des mines de Steinbach et vers 1904 les derniers mineurs de Steinbach continuèrent leurs carrières aux mines de potasse d'Alsace dont l'aventure venait de commencer à quelques kilomètres de là.
Bibliographie: Les renseignements sur la partie historique ont été tirés : - de la chronique Depierre sur Cernay
- de 2 publications des Trolls sur les mines de Steinbach et sur les systèmes hydrauliques de pompage
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